Les militaires burundais de l’AMISOM sont appréciés de par leur abnégation et discipline

Les militaires burundais de l’AMISOM sont appréciés de par leur abnégation et discipline

Sur invitation de l’AMISOM, 12 journalistes burundais en provenance de 9 maisons de presse ont effectué une visite en Somalie du 3 au 9 février 2020. Ces journalistes se sont entretenus avec les autorités de l’AMISOM, administratives, ainsi que la population somalienne.

Dans le but de voir de leurs propres yeux le travail louable accompli par les militaires burundais en Somalie les médias burundais se sont rendus sur terrain et ont visité différents lieux où les militaires burundais de l’AMISOM sont déployés.

SRCCDans l’interview accordée par le Représentant Spécial du Président de la Commission de l’Union Africaine Ambassadeur Francisco Madeira aux médias, cette autorité a révélé que les militaires burundais sont engagés, dévoués, compétents, capables et courageux. « Les soldats sont responsables du maintien de la sécurité de l'ensemble de l'Etat de Hirshabelle. Ils sont déployés dans de nombreuses villes et ils les défendent très courageusement. Si les forces burundaises n'étaient pas dans ces villes, elles auraient été envahies et Al shabaab aurait commis des atrocités contre la population.Les militaires burundais sont des gens très honnêtes, courageux quoiqu’ils travaillent dans des conditions extrêmement difficiles »; a indiqué l’Ambassadeur Francisco Madeira.

A la question de savoir si le retrait de l’AMISOM sera possible en 2021 comme le préconise la résolution des Nations Unies 2372, le chef de l’AMISOM a répondu que la résolution qui décide de la sortie éventuelle en 2021 dit que le transfert des responsabilités de sécurité aux forces somaliennes se fera sur bases des conditions. « S'il s'agit de conditions, comment peut-on fixer les délais. Les délais devraient être conditionnés par la capacité des forces somaliennes de prendre la relève. Mais quoi qu'il en soit, nous sommes en train de tout faire  pour la réussite de la transition » ; a-t-il précisé. Quant à la plainte du gouvernement burundais en rapport avec le retrait de mille hommes au seul contingent, l’Ambassadeur Francisco Madeira a dit qu’il a apprécié la manière dont le gouvernement du Burundi a pu mener une offensive diplomatique efficace pour faire en sorte que sa plainte soit écoutée. Et d’ajouter : « Le fait que cette fois-ci ne soit pas une autre réduction de mille militaires est le résultat de cette offensive diplomatique ». Il a remercié le gouvernement du Burundi pour les efforts qu'il déploie pour que les forces burundaises disposent de l'équipement et de tout ce dont elles ont besoin pour accomplir leur mission.

Faire partie des organes de décision est-il profitable au contingent burundais ?

KABISALe Chef d’Etat-major de l’AMISOM le Général de brigade Domitien Kabisa a rappelé que le Burundi est l’un des grands contributeurs de troupes à l’AMISOM et que le contingent burundais a été le 2ème à être déployé en Somalie après l’Ouganda. Il a expliqué que vue la participation du Burundi à l’AMISOM avec un effectif d’à peu près 4.000 hommes, faire partie des organes de décision est nécessaire. Il a dit cela en se référant à la citation de Ghandi : « Tout ce que vous faites pour moi sans moi, vous le faites contre moi». 

 

Etape franchie par le contingent burundais dans l’exécution de son mandat

FCLe Lieutenant-Général TIGABU Yilma Commandant de la Force AMISOM, le Général de Brigade Domitien Kabisa Chef d’Etat-major de l’AMISOM ainsi que le Général de Brigade Richard Banyankimbona ont révélé aux journalistes burundais que l’AMISOM est en train de mettre en œuvre le concept d’opération 2018-2021. Les trois autorités reconnaissent que le contingent burundais a déjà marqué un pas important dans la sécurisation des voies de communication pour permettre la libre circulation de la population et de ses biens. Les principaux axes routiers que le contingent burundais a ouvert sont notamment Jowhar-maslah- cadale et Jowhar Maslah Mogadishu.

Comd ContLe commandant du contingent burundais a en outre indiqué qu’ils ont organisé des opérations conjointes avec l’armée nationale somalienne dans lesquelles ils ont capturé un village appelé Ceelgelo qui était utilisé par Al shabaab pour tendre des embuscades. Il a ajouté que le contingent burundais continue de sécuriser l’autorité de l’Etat de Hirshabelle et le personnel des Nations-Unis. Il n’a pas oublié de signaler la remise des différentes positions de celle de Warshik, l’ancienne académie militaire et l’Université Nationale Somalienne. Le même contingent a déjà formé 44 officiers somaliens sur le genre, le droit international humanitaire et la lutte contre les engins explosifs improvisés. 

Que disent les administratifs de Hirshabelle à propos de la contribution du contingent burundais

GOV Shabelle

Le gouverneur adjoint de la région de Middle Shabelle Mohamed Sheik Abdi a dit aux journalistes burundais que s’il essaie de compter ce que le contingent burundais fait pour la population somalienne, il ne pourra pas terminer. « Sur l'aspect sécuritaire, le contingent burundais a bien maintenu la sécurité de toutes les villes qu'il sécurise. Il a également débroussaillé  la route reliant l'aérodrome de Jowhar et la ville de Jowhar et la sécurité est globalement bonne dans la région » ; a-t-il fait savoir. 

En ce qui concerne les activités CIMIC, le gouverneur adjoint de la région de Middle Shabelle a indiqué que le contingent burundais a  mis en œuvre de nombreux projets en faveur de la population tels que le creusement de puits pour que la population ait de l’eau propre, la réhabilitation de ponts et d'autres projets qui sont en cours. « Le contingent burundais offre des services médicaux, partage même son propre repas avec la population, et nous sommes reconnaissants de son sacrifice » ; a-t-il ajouté.

Quant au retrait progressif des troupes de l’AMISOM, le gouverneur adjoint de Middle Shabelle a fait savoir que cela a un impact sur la sécurité, soulignant que les positions que l’AMISOM sécurisait risquent de tomber dans les mains de l’ennemi une fois que l’AMISOM les aura quittées. « Nous ne souhaitons pas que les troupes de l’AMISOM soient réduits; par contre nous voudrions que le nombre de ses troupes soit revu en hausse, car les forces somaliennes ne sont pas encore en mesure d’assurer la sécurité dans tout le pays ». A ajouté le gouverneur adjoint de Middle Shabelle.

Activités CIMIC envisagés par le contingent burundais

CIMICLe chef de service chargé des relations civilo militaires au sein du 12eme contingent burundais de l’AMISOM le Lieutenant-Colonel Ncamurirwo Bède a dit aux journalistes que son service a, en collaboration avec les ONG, élaboré 28 projets dont 4 ont été achevés et 4 autres déjà approuvés. Parmi ces projets figurent la réhabilitation des écoles, des ponts et la construction des centres de santé. Il a ajouté qu’il va continuer à demander des aides auprès des organisations humanitaires en faveur de la population vulnérable.

CIMIC2Concernant les soins de santé, le chargé du service santé au sein du 12ème le Docteur Prosper Ndayisenga a dit que le contingent soigne au moins 50 somaliens par jour et que les maladies les plus fréquentes chez les somaliens sont les infections urinaires, les maladies de la peau et d’autres liées à la malnutrition.

 

Participation des femmes dans les missions de maintien de la paix

GenreLes journalistes burundais ont voulu savoir s’il est facile pour les femmes militaires de concilier les obligations familiales et celles de servir dans une mission de maintien de la paix. A cette question, le Major Francine Ndayisaba, assistante du chef d’Etat-major de l’AMISOM a répondu que ce n’est pas facile mais que c’est possible. Selon elle, l’important est de se préparer moralement et faire une planification des activités tant sur le plan familial que sur le plan professionnel. « Aussi, grâce à la nouvelle technologie, de communication, on peut toujours exercer certaines tâches à distance » ; a-t-elle ajouté avant de signaler que la mission n’a pas oublié les obligations familiale car il y a des congés qui sont prévus par règlement.

A la question de savoir si sa présence à l’Etat-major AMISOM est profitable aux autres femmes militaires, le Major Ndayisaba a répondu que même le pays en profite dans la mesure où elle défend l’image du pays. Elle reconnaît également que ses subalternes tirent profit de sa présence, car elle sert d’exemple et de référence étant donné qu’elle a eu la chance de travailler dans d’autres missions similaires. Elle a une expérience qui lui permet d’encadrer ses consœurs dans les missions de maintien de la paix. 

L’AMISOM ne travaille pas dans l’isolement, il est appuyé par ses partenaires

PartenariatDieudonné Niyonizigiye adjoint du représentant de du Service des Nations Unies qui lutte contre les engins explosifs improvisés (UNMAS) à Johwar Airfield a dit aux journalistes que ce service appui les opérations de l’AMISOM. « L’UNMAS forme des équipes chargées de la recherches de ces engins, et des équipes chargés de la destruction de ces derniers. Ce service forme également le staff pour la conduite des convoi », a précisé Dieudonné Niyonizigiye. Il a souligné que la 2ème mission de l’UNMAS est d’equiper l’AMISOM avec des véhicules blindés et des robots de neutralisation des engins explosifs, ainsi que tout le matériel nécessaire dans le domaine de ces engins. Sa 3ème mission est le suivi qui est exécutée par la compagnie Safeline, et celle-ci accompagne sur terrain les équipes formées en leur donnant des conseils.

Dieudonné Niyonizigiye a en outre indiqué que l'UNMAS compte aussi former les forces de sécurité somaliennes afin de les préparer à assurer la sécurité de leur pays après de départ de l’AMISOM. Il a aussi fait savoir que ce service va désormais donner une formation pré-déploiement relative aux Engins Explosifs Improvisés au Burundi.

OPSNotons que lors de la visite des journalistes dans le secteur 5 où le contingent burundais opère, les équipes formées par l’UNMAS ont fait une démonstration de recherche des engins explosifs sur la route reliant Jowhar Airfild et Jowhar Town. L’opération était dirigée par le chef du service chargé des opérations et de l’instruction le Lieutenant-Colonel Cyprien Nifasha.  RS